dimanche 6 mars 2016

Adultes à haut potentiel : les oubliés de la psychologie

Dans les pays occidentaux on se préoccupe beaucoup (trop diront certains) des enfants à haut potentiel. Mais on semble oublier que ces derniers finissent par grandir, devenir des adultes, et devoir s’intégrer dans la société. Qui sont ces hommes et ces femmes, et à quoi ressemble leur vie ?

Depuis la naissance de la psychologie cognitive au siècle dernier, les psychologues se sont toujours beaucoup plus intéressés aux enfants qu’aux adultes. Les surdoués ne font pas exception à la règle. Pour preuve, le faible nombre d’études consacrées aux adultes à haut potentiel intellectuel. Le mot « précoce », fréquemment employé, n’y est sûrement pas pour rien. « Il laisse entendre que les enfants sont en avance et qu’ensuite tout va rentrer dans l’ordre », s'irrite Arielle Adda, psychologue clinicienne spécialiste des personnes surdouées.
Lire l'article :
 Des adultes bien dans leur peau
Petit précoce deviendra grand
Être un surdoué, c’est pas si facile
Les personnalités derrière l’étiquette « haut potentiel
L’hyperstimulabilité, caractéristique des surdoués

Vous souffrez de "bore out"

Dans le cadre d'un dossier à paraître prochainement , nous recherchons des témoignages de personnes souffrant (ou ayant souffert) de "bore-out"
cliquer sur ce lien :
appel-a-temoignages-vous-souffrez-de-bore-out-d-ennui-au-travail-

mardi 1 mars 2016

Thérapie cognitive

LES GRANDS PRINCIPES


 

• Une cognition, qu'est-ce que c'est ?

Le mot "Cognition" vient du latin "Cognito" signifiant : une pensée.

Le terme "Cognition" comprend l'ensemble des connaissances, des croyances et des représentations mentales d'une personne ; Dans un sens plus large, cela inclut également les mécanismes par lesquels cette personne acquiert de l'information (démarches d'apprentissage), la traite, la conserve et l'exploite.

Les cognitions sont liées à la perception, à l'éducation, à l'apprentissage, à la mémoire, à l'intelligence, à la fonction symbolique et au langage.

Plus simplement, on pourra retenir que nos "cognitions" sont nos croyances et nos pensées.

• Nos émotions sont le fruit de nos pensées.

C'est là le principe premier de la thérapie cognitive : ce n'est pas le monde extérieur qui est la cause de nos émotions et de notre humeur, mais seulement la représentation que l'on en a et les pensées qui nous traversent l'esprit.

Schéma d'après David Burns.


Si la dépression était la conséquence de conditions de vie difficiles, on devrait en théorie observer des vagues de cas de dépression en période de guerre, ou dans des pays touchés par la malnutrition. Or on constate plutôt le contraire (on se suicide moins en temps de guerre qu'en temps de paix, moins en Afrique qu'en Europe). En fait, il apparaît qu'une grande proportion des personnes souffrant de dépression ont une vie que d'autres pourraient considérer comme a priori satisfaisante, voire enviable : situation financière normale, famille aimante, pas de traumatisme particulier, pas de maladie organique, pas de pression ni de danger marquant.

En fait, la dépression n'est pas causée par l'environnement du sujet, mais par les pensées et les schémas mentaux qu'il emploie pour l'interpréter. C'est donc en apprenant à travailler sur ses cognitions qu'une personne pourra sortir de sa dépression. C'est précisément là le but d'une thérapie cognitive.


• Les distorsions cognitives.
Les cognitions étant par nature plus ou moins subjectives, elles peuvent conduire le sujet à une vision approximative, déformée, voire totalement inexacte du monde.
Chez le sujet dépressif, les distorsions cognitives, c'est à dire des interprétations et des représentations biaisées du monde privilégiant systématiquement une vision négative et pessimiste des choses, sont responsables de son incapacité à évaluer la réalité de manière positive ou neutre. Le patient ne semble plus capable d'objectivité.

Ces distorsions peuvent concerner des domaines plus ou moins importants de la vie d'une personne.

Aaron Beck a défini la dépression comme étant le résultat de distorsions dans trois domaines majeurs :
1.      Cognitions sur soi.
2.      Cognitions sur l'environnement (le monde et les autres).
3.      Cognitions sur l'avenir.
Ces 3 grands types de distorsions constituent ce que l'on appelle la triade de Beck. On peut les retrouver à des degrés divers chez tous les patients déprimés.

Exemples de distorsions cognitives chez un patient dépressif :
Cognition sur soi : "Je ne vaux rien", "Je ne suis pas à la hauteur".
Cognitions sur l'environnement : "Ce monde est pourri", "Les gens sont égoïstes".
Cognitions sur l'avenir : "Rien ne s'améliorera jamais", "C'est sans espoir".
Chez une personne dépressive, ces expressions ne sont pas de simples paroles en l'air destinées à attirer l'attention. Elle correspondent à la véritable représentation mentale qu'elle se fait du monde et d'elle-même.
 Le rôle du thérapeute est de faire prendre conscience au patient de ces distorsions cognitives, et de l'amener à une représentation plus "normale" et plus rationnelle des choses. Pour cela, il va, dans un premier temps, devoir apprendre au patient à devenir métacognitif, c'est-à-dire l'amener à réfléchir à la manière dont il pense. (cette capacité à réfléchir à la manière dont on pense apparaît habituellement chez l'enfant vers l'age de 6 ans. Elle tend à disparaître chez les personnes souffrant de dépression).