vendredi 22 mai 2015

Phobie 1

Le terme « phobie » renvoie à un vaste ensemble de troubles psychologiques, comme l’agoraphobie, la claustrophobie, la phobie sociale, etc. Une phobie est caractérisée par la peur irrationnelle d’une situation particulière, comme la peur de prendre l’ascenseur, ou d’un objet spécifique, comme la peur des araignées. Mais la phobie se situe au-delà d’une simple peur : c’est une véritable angoisse qui s’empare des personnes qui y sont confrontées. La personne phobique est tout à fait consciente de sa peur. Par conséquent, elle tente d’éviter, par tous les moyens, la situation ou l’objet redouté.
Au quotidien, souffrir d’une phobie peut être plus ou moins handicapant. S’il s’agit d’une ophidiophobie, c’est-à-dire d’une phobie des serpents, la personne n’aura, par exemple, pas de difficultés à éviter l’animal en question.
D’autres phobies s’avèrent en revanche difficiles à contourner au quotidien, comme la peur de la foule ou la peur de conduire. Dans ce cas, la personne phobique tente, mais souvent en vain, de surmonter l’angoisse que lui procure cette situation. L’anxiété qui accompagne la phobie peut alors évoluer en crise d’angoisse et épuiser rapidement la personne phobique, physiquement et psychologiquement. Elle a tendance à s’isoler petit à petit pour se tenir à l’écart de ces situations problématiques. Cet évitement peut alors avoir des répercussions plus ou moins importantes sur la vie professionnelle et/ou sociale des personnes qui souffrent de phobie.
Il existe différents types de phobies. Dans les classifications, on trouve d’abord les phobies simples et les phobies complexes, dans lesquelles figurent principalement l’agoraphobie et la phobie sociale.

Parmi les phobies simples, on trouve :

  • Les phobies de type animal qui correspondent à une peur induite par les animaux ou les insectes ;
  • Les phobies de type « environnement naturel » qui correspondent à une peur provoquée par les éléments naturels tels que les orages, les hauteurs ou l’eau ;
  • Les phobies du sang, des injections ou des blessures qui correspondent aux peurs reliées à des procédures médicales ;
  • Les phobies de type situationnel qui concernent les peurs induites par une situation spécifique comme prendre les transports en commun, les tunnels, les ponts, les voyages aériens, les ascenseurs, le fait de conduire ou les endroits clos.

Prévalence

Selon certaines sources, en France 1 personne sur 10 souffrirait de phobie10. Les femmes seraient davantage touchées (2 femmes pour 1 homme). Enfin, certaines phobies sont plus fréquentes que d’autres et certaines peuvent toucher davantage les plus jeunes ou les personnes âgées.
Phobies les plus courantes
Phobie des araignées (arachnophobie)
Phobie des situations sociales (phobie sociale)
Phobie des voyages en avion (aérodromophobie)
Phobie des espaces ouverts (agoraphobie)
Phobie des espaces clos (claustrophobie)
Phobie des hauteurs (acrophobie)
Phobie de l’eau (aquaphobie)
Phobie du cancer (cancérophobie)
Phobie de l’orage, des tempêtes (cheimophobie)
Phobie de la mort (nécrophobie)
Phobie de faire un malaise cardiaque (cardiophobie)
Phobies peu fréquentes
Phobie des fruits (carpophobie)
Phobie des chats (ailourophobie)
Phobie des chiens (cynophobie)
Phobie de la contamination par les microbes (mysophobie)
Phobie de l’accouchement (tokophobie)
D’après une étude menée sur un échantillon de 1000 personnes, âgées de 18 à 70 ans, les chercheurs ont montré que les femmes étaient plus touchées par la phobie des animaux que les hommes. D’après cette même étude, les phobies des objets inanimés concerneraient plutôt les personnes âgées. Enfin, la peur des injections semble diminuer avec l’âge1.

Les peurs « normales » durant l’enfance

Chez l’enfant, certaines peurs sont fréquentes et s’inscrivent dans le développement normal de celui-ci. Parmi les peurs les plus fréquentes, on peut citer : la peur de la séparation, la peur du noir, la peur des monstres, la peur des petits animaux, etc…
Souvent, ces peurs apparaissent et disparaissent avec l’âge sans interférer dans le bien-être global de l’enfant. Toutefois, si certaines peurs s’installent dans le temps et qu’elles ont des répercussions notables sur le comportement et le bien-être de l’enfant, il ne faut pas hésiter à consulter un pédiatre.

Diagnostic

Pour poser le diagnostic de phobie, il faut s’assurer que la personne présente une peur persistante de certaines situations ou de certains objets.
La personne phobique est terrifiée à l’idée d’être confrontée à la situation ou à l’objet redouté. Cette peur peut rapidement devenir une angoisse permanente pouvant parfois évoluer en attaque de panique. Cette anxiété incite la personne phobique à contourner les situations ou les objets qui suscitent chez elle de la peur, par des conduites d’évitement et/ou de réassurance (éviter un objet ou demander à une personne d’être présente dans le but d’être rassuré).
Pour poser le diagnostic de phobie, le professionnel de la santé peut se référer aux critères de diagnostic de la phobie figurant dans le DSM IV (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders – 4ème édition) ou la CIM-10 (Classification Statistique Internationale des maladies et des problèmes de santé connexes – 10ème révision). Il peut mener un entretien clinique précis afin de rechercher les signes de manifestation d’une phobie.
De nombreuses échelles telles que l’échelle de peurs (FSS III) ou encore le questionnaire des peurs de Marks et Mattews, sont à la disposition des médecins et des psychologues. Ils peuvent les utiliser afin de valider objectivement leur diagnostic et d’évaluer l’intensité de la phobie ainsi que les répercussions de celle-ci peut avoir dans le quotidien du patient.

Causes

La phobie est bien plus qu’une peur, c’est un véritable trouble anxieux. Certaines phobies se développent plus facilement pendant l’enfance, comme l’angoisse d’être séparé de la mère (angoisse de séparation), alors que d’autres surviennent plutôt à l’adolescence ou à l’âge adulte. Il faut savoir qu’un événement traumatisant ou un stress très intense peuvent être à l’origine de l’apparition d’une phobie..
Les phobies simples se développent bien souvent durant l’enfance. Les symptômes classiques peuvent débuter entre 4 et 8 ans. La plupart du temps, ils font suite à un événement vécu par l’enfant comme désagréable et stressant. Parmi ces événements figurent par exemple, une visite médicale, une vaccination ou une prise de sang. Les enfants ayant été pris au piège dans un espace fermé et sombre suite à un accident risqueraient eux de développer par la suite une phobie des espaces clos, appelée claustrophobie. Il est également possible que les enfants développent une phobie « par apprentissage2 » s’ils sont au contact d’autres personnes phobiques dans leur environnement familial. Par exemple, au contact d’un membre de la famille ayant peur des souris, l’enfant peut développer lui-aussi une peur des souris. En effet, il aura intégré l’idée qu’il faut en avoir peur.
L’origine des phobies complexes sont plus difficiles à identifier. De nombreux facteurs (neurobiologiques, génétiques, psychologiques ou environnementaux) semblent jouer un rôle dans leur apparition.
Certaines études ont montré que le cerveau humain serait en quelque sorte « préprogrammé » pour ressentir certaines peurs (serpents, obscurité, vide, etc…). Il semblerait que certaines peurs fassent parties de notre patrimoine génétique et c’est certainement elles qui nous ont permis de survivre dans l’environnement hostile (animaux sauvages, éléments naturels, etc) dans lequel évoluaient nos ancêtres.

Troubles associés

Les personnes souffrant d’une phobie présentent souvent d’autres troubles psychologiques associés tels que :
  • un trouble anxieux, comme un trouble panique ou une autre phobie.
  • une dépression.
  • une consommation excessive de substances ayant des propriétés anxiolytiques comme l’alcool3.

Complications

Souffrir d’une phobie peut devenir un véritable handicap pour la personne qui en est atteinte. Ce trouble peut avoir des répercussions sur la vie affective, sociale et professionnelle des personnes phobiques. En tentant de lutter contre l’anxiété qui accompagne la phobie, certaines personnes peuvent avoir recours, de manière abusive, à certaines substances ayant des propriétés anxiolytiques telles que l’alcool et les psychotropes. Il est également possible que cette anxiété évolue en crises d’angoisses ou en trouble d’anxiété généralisé. Dans les cas les plus dramatiques, la phobie peut aussi conduire certaines personnes au suicide.

Phobie 2

Prévention

La prévention passe avant tout par la prise en charge précoce de ce trouble. Si vous souffrez d’une peur et que celle-ci impacte votre qualité de vie et vous empêche de faire certaines choses, n’hésitez pas à en parler avec votre médecin.

Traitements médicaux

La plupart du temps, la prise en charge d’une phobie se fait en milieu ambulatoire avec une prise en charge psychothérapique et des traitements médicamenteux. Cet accompagnement permet de diminuer les symptômes et la morbidité (= survenue d’autres troubles) et améliore également le fonctionnement psychologique et social de la personne phobique. Dans certains cas, et notamment lorsqu’une décompensation thymique (Trouble d’anxiété généralisée, dépression, etc…) grave est associée, une hospitalisation peut s’avérer nécessaire.
La prise en charge des phobies relève des compétences du médecin traitant mais aussi du psychiatre, du pédopsychiatre ou du psychologue. Le médecin du travail et le médecin scolaire peuvent également faire partie du cercle de professionnels qu’il est important d’informer et de solliciter lors de cette prise en charge. Enfin, les services médicaux-sociaux et éducatifs sont des structures qui peuvent également apporter de l’aide à la personne phobique.

Thérapies

  • Les TCC
Les thérapies cognitivo-comportementales ont montré leur efficacité dans le traitement de certaines phobies à raison de 12 à 25 séances de 45 minutes environ. Le thérapeute aide la personne phobique à affronter sa peur en l’exposant progressivement à l’objet ou à la situation redoutée. Cette exposition est mise en place via la visualisation ou l’imagerie mentale.
Grâce à la relaxation et au travail effectué en parallèle sur les pensées et les émotions ressenties par la personne phobique, le thérapeute établit une liste d’objectifs à atteindre tout au long de la thérapie. L’objectif final est que le patient arrive à affronter ses plus grosses peurs sans anxiété grâce à une désensibilisation progressive. Afin d’obtenir de meilleurs résultats, il est possible de combiner ce type de thérapie avec une prise en charge médicamenteuse adaptée (voir la partie « médicaments »)
  • EMDR
L’EMDR, ou l’intégration neuro-émotionnelle par les mouvements oculaires, est un outil thérapeutique qui a vu le jour à la fin des années 1980. Développé à l’origine pour traiter les personnes souffrant de Troubles de Stress Post-traumatique (TSPT), il semble avoir un bon taux de réussite dans le traitement des phobies simples5.
Dans ce cadre, le thérapeute demande à son patient de penser à une situation qui lui pose problème en même temps qu’il lui demande de fixer un objet en mouvement. Les saccades oculaires rapides induites par le mouvement de balancier contrôler par le thérapeute stimuleraient le passage d’informations problèmes dans de nouvelles zones cérébrales.
  • Psychothérapie d’Inspiration Analytique
La personne phobique est amenée à se questionner, entre autres, sur les conflits psychiques à l’origine de sa phobie6.  Là où les psychothérapies cognitives et comportementales s’attachent à faire disparaître le symptôme, la thérapie analytique accompagne le patient dans la découverte du sens de ce symptôme, dans son histoire personnelle et familiale.
  • Médicaments
Les antidépresseurs font partie de l’arsenal thérapeutique à la disposition des médecins pour accompagner les patients phobiques dans l’amélioration de leur trouble. Même s’il n’y a pas de dépression associée à la phobie, les antidépresseurs sont préconisés car leur action est bien plus étendue qu’elle n’y paraît.
Les antidépresseurs agissant sur la recapture de la sérotonine (ISRS) sont couramment utilisés dans le traitement des phobies. Ces médicaments agissent en augmentant la quantité de sérotonine (neurotransmetteur) présente dans le cerveau. Parmi les plus fréquemment utilisés dans le traitement de la phobie, on peut citer : le citalopram (Celexa®), l’escitalopram (Lexapro®), la fluoxétine (Prozac®), la paroxétine (Paxil®) et la sertraline (Zoloft®).
Si l’anxiété qui accompagne la phobie est importante, des anxiolytiques comme les benzodiazépines (Xanax®) peuvent être prescrits sur une période courte afin d’éviter une dépendance.
Enfin, les bêtabloquants peuvent aussi être prescrits dans le traitement des phobies. Ce sont des médicaments tels que le Propranolol® qui sont utilisés pour traiter l’hypertension artérielle. Ces médicaments réduisent entres autres la fréquence cardiaque et permettent de soulager les symptômes gênants comme les palpitations.

mardi 12 mai 2015

Résilience

Quel est le point commun entre Maria Callas, Georges Brassens ou Charles Dickens ? Tous ont vécu une enfance difficile, mais ont réussi à surmonter leurs malheurs. Présentée par Boris Cyrulnik comme étant « l’art de naviguer dans les torrents », la résilience peut concerner chacun de nous un jour. Comment réussir à rebondir et surmonter les épreuves de la vie ?
Abandonné par sa mère à 3 ans, battu par son père alcoolique qui lui brise les deux jambes, Tim Guénard doit être soigné 2 ans à l’hôpital. Placé en institution il subit des violences sexuelles. Aujourd’hui il témoigne « qu’il n’y a pas de blessures qui ne puissent être lentement cicatrisées par l’amour ». Par quel prodige un homme brisé par la vie est-il devenu le père attentionné de 4 enfants, qui accueille dans sa ferme des jeunes en grande difficulté ?

Tous potentiellement résilients

Cette capacité à surmonter les traumatismes s’appelle la résilience. Le terme, emprunté à la physique, désigne le retour à l’état initial d’un élément déformé. Les psychiatres américains spécialisés dans la petite enfance, ont adopté le mot dans les années 90. Il a ensuite été popularisé en France par Boris Cyrulnik. A en croire le psychothérapeute, « environ une personne sur deux subit un traumatisme au cours de son existence, qu’il s’agisse d’un inceste, d’un viol, de la perte précoce d’un être cher, d’une maladie grave ou d’une guerre ».

La résilience, innée ou acquise ?

Notre développement est régi par un certain nombre de déterminants génétiques. Le cerveau de certains individus sécrète beaucoup de dopamine et de sérotonine, qui jouent un rôle d’euphorisants. A contrario près de 2 % des enfants naîtraient avec un potentiel de « force psychique » diminué. Il serait cependant illusoire d’imaginer qu’une analyse de l’ADN suffirait à savoir si un enfant est prédisposé. Son caractère et son environnement affectif jouent un rôle primordial .
Dès leurs premiers jours, les bébés adaptent leurs comportements en fonction de l’attitude des parents à leur égard. Quatre sortes d’attachement réciproque peuvent ainsi être distinguées :
  • Sécurisant (65 %), ces enfants ont les meilleures chances de s’en sortir en cas de malheur ;
  • Evitant (20 %), ils maintiennent leurs distances ;
  • Ambivalents ou désorganisés (15 %).
Selon le type de relation qu’ils réussissent à établir, ils sauront plus ou moins bien se reconstruire après une blessure de la vie.

Savoir mettre au monde

« Faire naître un enfant n’est pas suffisant, il faut aussi le mettre au monde » affirme Boris Cyrulnik. Ses travaux insistent sur l’importance des « nourritures affectives ». C’est pour l’avoir ignoré, sous l’ère Ceausescu, que 40 % des orphelins et enfants abandonnés sont morts en Roumanie. Les adultes doivent aider les enfants à se construire un capital psychique qui leur permettra de façonner leur résilience et trouver les ressources intérieures et extérieures le moment venu. Ainsi quand un père joue à poursuivre son enfant en faisant la grosse voix, ce dernier comprend qu’il s’agit d’un jeu. Cette comédie permet la familiarisation avec l’inconnu et sert à maîtriser sa peur. Cela ne signifie pas que l’enfant sera « immunisé » à vie contre les malheurs, mais il acquière un premier facteur de résilience.

Indifférence n’est pas résilience

Pour se protéger, les enfants non résilients mettent en oeuvre des stratégies qui vont de la négation des événements dont ils ont été victimes, à l’humour qui permet la mise à distance, ou la haine. Un jour les enfants se révoltent et refusent d’être stigmatisés dans le rôle d’une victime qui subit. Légèrement narcissiques les résilients ? Peut-être, car il y a quelque chose de l’ordre du défi qui s’exprime ainsi : « l’image que vous vous faites de moi ne correspond pas à ma réalité. Un jour je m’en sortirai et vous montrerai de quoi je suis capable ». Ce sursaut d’orgueil s’appuie souvent sur des « tuteurs de développement : des adultes compréhensifs, choisis comme substitut parental, qui vont leur redonner confiance en posant sur eux un nouveau regard.

La résilience comme mythe du renouveau

Si l’on parle davantage de résilience aujourd’hui, c’est que nous sommes plus réceptifs à ce discours. Les affaires de pédophilie et de viols sortent de l’ombre, et les victimes, rongées par leur sentiment de culpabilité et de honte, osent un peu plus prendre la parole. Cette attitude « christique » (la nécessité de mourir pour pouvoir renaître) est très valorisée. Michel Hanus, spécialiste du deuil, en vient à se demander si en fait de résilience, il ne s’agirait pas tout simplement d’une forme de deuil avec ses 3 phases : le traumatisme, l’état dépressif, l’assimilation du deuil. Dans tous les cas, être résilient ce n’est pas être invulnérable, mais apprendre à résister aux traumatismes, en faisant appel à la confiance enfouie en chacun de nous et qui tarde parfois à s’exprimer…
Mathieu Ozanam Doctissimo

Adolescence


Traditionnellement décrite comme une épreuve obligatoire marquant le passage de l’enfance vers l’âge adulte, la crise d’adolescence suscite beaucoup d’interrogations, voire une certaine appréhension, chez les parents.


Mais qu’est-ce au juste qu’une crise d’ado ? Simplement, l’un des bouleversements majeurs que connaît chaque individu au cours de son existence. Davantage que d’autres peut-être, ce moment de la vie réclame beaucoup d’attention et de sérénité de la part des adultes.
Les manifestations parfois spectaculaires de la crise d’adolescence – fugues, comportement de mise en danger (alcool, drogue, anorexie…), violence tournée vers les autres (délinquance, jeux dangereux) ou contre soi-même (suicide) – alimentent et accentuent les représentations anxiogènes de cette période de la vie.
Mais tous les ados n’entrent pas « en crise », et le monde des adultes confond souvent un peu vite toute une classe d’âge avec une minorité un peu plus visible qui sait faire parler d’elle !
Enfin, il faut bien avoir à l’esprit que l’impact socio-psychologique du phénomène naturel de la « crise d’ado » ne rend nullement compte de cette réalité identifiée depuis l’antiquité : la crise d’adolescence correspond avant tout à une métamorphose physique et psychologique de l’individu entre 13 et 18 ans.

Changements qui touchent la personne

Les transformations morpho-psychologiques amorcées dès la puberté deviennent plus nettes et s’affirment de manière visible. Apparition des caractères sexuels secondaires : pilosité, mue de la voix, tétons douloureux… pour le garçon ; poitrine, hanche, pilosité… chez la fille.
La personnalité est, elle aussi, sujette à transformation. Rebelle et extravertie ou au contraire effacée et repliée, la personnalité des ados conditionne des réactions différentes face à l’angoisse que peut représenter pour eux le fait de devenir adulte.
Apprendre à gérer ses désirs – notamment sexuels -, son émotivité et son impulsivité, mais aussi les contradictions entre une dépendance économique et affective à l’égard de la famille et la volonté de s’en émanciper, constituent autant d’épreuves inconscientes auxquelles les adolescents n’apportent pas tous la même réponse.

Opposition

Si la relation enfant-parent est soumise à quelques tensions, cela ne suffit pas à établir le diagnostic d’une situation de crise. Bien souvent, les parents sont à l’origine de ces tensions, notamment quand ils ne parviennent pas faire le tri entre leur refus inconscient de voir grandir leurs enfants et les très réelles transformations de ces derniers.
Discuter, négocier, expliquer : l’équilibre entre permissivité et autorité est à ce prix. Ces trois attitudes permettent aux parents d’affirmer leur point de vue et de faire respecter leur autorité, et aux enfants de trouver des espaces d’échanges où ils peuvent se construire, y compris dans la confrontation.
Le principe du « je me pose en m’opposant » reste un fondamental qui borne les relations des adolescents avec les adultes. L’adolescent cherche à s’éloigner de ses parents. Rien de plus normal. L’opposition reste le moyen le plus simple pour que cet éloignement ne débouche pas sur un conflit intérieur.
En rébellion par principe comme par nécessité, la plupart des adolescents développent une stratégie d’opposition qui leur permet de s’affirmer pour mieux se différencier et mettre à distance le modèle familial.

Que faire ?

Les conséquences de cette période sont, dans l’immense majorité, sans gravité : baisse des résultats scolaires, « mauvais caractère » (emportements, colères…), repli sur soi…
Echanges aussi fréquents que possible, discussions franches, mise en évidence et explication des points de blocages relationnels, sont les règles de conduites que doivent adopter les parents. Cette stratégie du dialogue constructif est toujours payante à condition toutefois de faire preuve d’une certaine patience !
Il arrive que les conséquences d’une crise d’adolescence soient graves : fugues, drogue, alcool, violence, tentative de suicide… En pareil cas, si la technique du dialogue constructif est bien sûr indispensable, elle est parfois rejetée par l’ado qui s’enferme alors dans le déni des problèmes rencontrés.
Il faut alors consulter des professionnels dès les premiers dérapages comportementaux. *Médecins généralistes, psychologues, pédopsychiatres, éducateurs… seront plus facilement entendus que le milieu familial où se cristallisent précisément les tensions.

Procrastination

  Remettre au lendemain : la procrastination

Article « Procrastination » de Wikipédia:
La procrastination est un terme relatif à la psychologie qui désigne la tendance pathologique à remettre systématiquement au lendemain quelques actions (qu’elles soient limitées à un domaine précis de la vie quotidienne ou non). Le « retardataire chronique », appelé procrastinateur, n’arrive pas à se « mettre au travail », surtout lorsque cela ne lui procure pas de gratification immédiate.
Profil et comportements types
Cette tendance apparaît souvent au cours des études dès que la personne doit gérer elle-même son activité et prendre la responsabilité de sa production. C’est souvent quand il faut rendre ses premiers devoirs réalisés à la maison que la procrastination se révèle. Il n’y a pas de corrélations entre le niveau intellectuel et la fréquence de la procrastination.
La majorité des personnes affectées par la procrastination l’est en général aussi par le « perfectionnisme », c’est-à-dire la tendance à estimer inacceptable un travail qui ne s’approche pas de la perfection. Comme il est rare d’atteindre la perfection autrement que par essais et erreurs et que la personne n’accepte pas l’idée de produire un résultat imparfait, elle contourne le problème en ne faisant rien : par exemple la nécessité d’un rangement ou d’un classement est sempiternellement différée parce qu’on n’a pas le temps de faire quelque chose de parfait, et on ne fait donc rien du tout. Ce perfectionnisme contribue à augmenter la forte tendance à exagérer la difficulté, la longueur ou le déplaisir à réaliser la tâche à effectuer.
Cependant, être un « retardataire » ne signifie pas ne rien faire. Au contraire, le sujet peut être pris d’une véritable frénésie d’activités (aller faire les courses, entamer un grand ménage de printemps, repeindre les volets, prendre des nouvelles de la grand-mère, faire de la maintenance informatique, etc.), tant que celles-ci ne possèdent aucun rapport avec LA tâche problématique (par exemple faire un rapport).
Le procrastinateur peut se lever tôt, cela n’est pas pour autant qu’il va travailler tôt. Au contraire, il pensera qu’il a le temps et ne fera que repousser plus longtemps.
La procrastination peut avoir des conséquences plus ou moins importantes. Si elle se concentre sur des choses sans conséquences (faire la vaisselle, etc.), le soulagement momentané et relatif qu’elle apporte peut être sans gravité. Si elle concerne le secteur professionnel par exemple, le procrastinateur peut être amené à avoir d’importantes conséquences sur son adaptation sociale.
On recense trois domaines privilégiés de la procrastination :
* dans les études (et plus tard la vie professionnelle) ;
* dans la vie quotidienne (procrastination routinière) ;
* dans les prises de décision (procrastination décisionnelle).
Les étapes qui mènent au report s’auto-entretiennent.
1. Vous souhaitez faire quelque chose ;
2. Vous décidez de le faire ;
3. Vous reportez sans vraie bonne raison ;
4. Vous constatez les désavantages de ce report ;
5. Vous continuez cependant à reporter ;
6. Soit vous vous en voulez, soit vous trouvez une excuse rationnelle, soit vous évacuez ce problème ;
7. Vous continuez à reporter ;
8. Vous réussissez à faire votre tâche juste à temps, avec un maximum de stress, ou bien vous terminez trop tard, ou bien vous ne le faites jamais ;
9. Vous vous sentez coupable d’avoir ce comportement ;
10. Vous jurez qu’on ne vous y reprendra plus ;
11. Peu de temps après, vous recommencez (effet d’addiction).
Raisons probables
Cette attitude, caractéristique du comportement passif-agressif, consiste en une forme de résistance passive à toute fourniture de performance, qu’elle soit personnelle, sociale ou professionnelle.
On retrouve également cette attitude dans la plupart des comportements dépressifs. Comme dans ces phases toute action est rendue encore plus difficile qu’à l’habitude, le sujet préfère reporter au lendemain ce qui ne se révèle en général pas plus fructueux. Il faut distinguer la procrastination d’une part et la perte de plaisir et l’inhibition psychomotrice d’autre part, qui caractérisent l’état dépressif. La difficulté à réaliser une tâche est un point commun mais les mécanismes inhibiteurs de l’action sont très différents. Il faut donc faire un diagnostic différentiel entre état dépressif et procrastination plutôt qu’assimiler les deux troubles. En effet un procrastinateur est normalement actif avec les tâches non problématiques, son inhibition n’est pas générale.
Par ailleurs les personnes adultes sujettes à un déficit de l’attention (trouble de déficit de l’attention et/ou hyperactivité) présentent également très souvent cette attitude, qui ne correspond pas spécialement à une phase dépressive.
La proscratination peut prendre différentes formes selon les personnes, ou selon les circonstances pour une même personne. En règle générale, on procrastine:
* Pour échapper à la frustration (car la tâche que l’on reporte est moins agréable que ce que l’on fait à la place, et la sanction paraît trop lointaine par rapport au plaisir immédiat que l’on tire à faire autre chose). La solution est donc d’augmenter les conséquences positives à court terme de l’action reportée, et de se protéger des distractions.
* Pour protéger son estime de soi : chez les procrastinateurs, l’échec est souvent perçu comme une remise en question globale de leur valeur[réf. nécessaire]. Moins ils ont de chance de réussir, plus ils procrastinent. De plus, comme ils ont une tendance à être plus perfectionnistes que la moyenne, les chances de ne pas être à la hauteur de leurs exigences sont fortes. Du coup, la procrastination crée souvent un handicap (on n’a pas assez travaillé pour son examen, par exemple) qui fournit des excuses au cas où les performances ne seraient pas à la hauteur de ce qui était attendu. En gros, on peut toujours se dire que si on avait travaillé plus, on aurait réussi, alors que c’est peut-être faux, mais on ne le saura pas, et on protège son estime de soi. Malheureusement, à long terme, l’estime de soi est quand même abîmée, puisque les choses ne sont jamais faites complètement.
* Pour résister aux autres : comportement passif-agressif. On dit « oui » aux demandes d’autrui, mais on ne le fait pas.
* Pour vivre dans le stress, dans une recherche de sensations fortes.
* Parce que l’on a des croyances irrationnelles, par exemple, on pense que l’on sera plus motivé pour faire un travail pénible plus tard, ce qui est toujours faux, ou on pense qu’il faut que ce soit parfait.
* C’est une sorte de jeu mental contre la montre : la tâche, bien qu’incontournable, n’est pas motivante au regard d’autres tâches intéressantes non obligatoires que l’on fait passer avant. L’on attend alors le dernier moment pour faire cette tâche incontournable et l’on se réjouit de l’avoir retardée au maximum afin de l’expédier en un temps record.
* Parce que le milieu professionnel s’y prête, particulièrement dans les grandes entreprises ou l’administration. La complexité du système entretient alors la procrastination en la masquant (particulièrement en l’absence d’objectifs concrets). Exemples : retards systématiques dans la fourniture d’informations, difficultés à mettre en place de nouveaux processus (nouveaux produits, nouvelles méthodes de travail, réunions qualité …), décisions floues ou ambiguës, culture du perfectionnisme, demandes en multiples exemplaires, renvois systématiques à d’autres services, complexité d’une organisation ou d’une chaîne de décision, rétention d’informations, cloisonnement des relations entre services, lenteurs de l’administration, etc.
Il ne s’agit pas toujours d’un comportement à part entière, car il peut être induit par la pression sociale d’un groupe. Un certain nombre de peurs, pouvant s’ajouter les unes aux autres, se retrouvent au cœur de cette attitude :
Peur de l’échec
Le sujet préfère retarder le travail au maximum jusqu’à estimer qu’il est trop tard pour le faire. Il dispose alors d’un prétexte à l’échec. On retrouve ici par exemple l’une des raisons qui caractérisent le « syndrome de l’étudiant ».
Cette attitude semble liée à une éducation exigeante, fondée sur une culture du résultat. Le sujet prend l’habitude de ne plus pouvoir engager une action sans penser à l’évaluation qui la suivra et cherche alors à éviter les conséquences fâcheuses. La procrastination peut se trouver chez des sujets très doués dans leur domaine et — paradoxalement — manquant de confiance en eux en profondeur.
Exemple : un étudiant qui stresse à l’idée de rendre un mémoire inintéressant.
Peur de la réussite
Le sujet craint qu’en réussissant il s’attire la jalousie des autres et/ou qu’alors il soit chargé de nouvelles responsabilités, de nouvelles attentes plus élevées auxquelles il ne se sent pas capable de faire face. Il essaie alors de ne pas paraître parfait ni trop comblé. Cette peur peut provenir d’une jalousie fraternelle ressentie lors de l’enfance. Il peut aussi avoir la sensation qu’il menace ses parents ou mentor par sa réussite.
Exemple : un employé de bureau qui ne souhaite pas changer de poste.
Peur de ne pas contrôler son environnement
Le sujet veut avoir le sentiment qu’il domine la situation. Cela peut venir d’un souhait de revanche, d’autonomie : des individus poussés à la performance dans des domaines ne relevant pas de leur ambition propre peuvent choisir la procrastination pour affirmer leur indépendance. Une personne voulant se mesurer à son environnement par goût du risque peut aussi devenir une « retardataire ».
Exemple : un employé qui lutte contre sa hiérarchie à la limite du renvoi ou encore un vendeur au téléphone qui le laisse sonner.
Peur de l’isolement
Le sujet souhaite être protégé, conseillé, dirigé ; il est à l’aise en équipe ou lorsque quelqu’un d’autre prend les décisions importantes, comme un enfant dans le cadre familial. Il peut aussi chercher à attirer l’attention sur lui par une situation extrême ou encore savoir qu’il a toujours quelque chose à faire (crainte de la solitude).
Exemple : un élève qui attend que quelqu’un lui fasse ses devoirs.
Défense de l’intimité
Le sujet a peur que les autres ne prennent trop de place dans sa vie (croyance qu’il va se faire voler ses réalisations, précédente relation sentimentale ratée, souvenir de personnes envahissantes, etc.). Il peut aussi craindre de dévoiler ses « mauvais côtés » si les autres s’approchent trop de lui et qu’ainsi il se fasse rejeter.
Exemple : Quelqu’un qui arrive systématiquement en retard à ses rendez-vous galants.
Goût du jeu
Le sujet s’amuse à retarder le plus possible une tâche obligatoire non motivante pour jouer avec le délai et trouver finalement de la motivation ou de l’excitation à faire à temps mais à la dernière minute..
Exemple : Quelqu’un rédige l’ordre du jour de la réunion périodique de son équipe dans le couloir en se rendant à ladite réunion.
Autres hypothèses
D’autres hypothèses existent, travaillées en psychothérapie, à partir des textes freudiens (Inhibition symptôme et angoisse, le cas du petit Hans, l’homme aux rats) et Lacaniens (Commentaires sur le cas du petit Hans, commentaires sur Hamlet, commentaires sur la névrose obsessionnelle). Elles sont retrouvées aussi dans le travail de Nicolas Abraham et Maria Torok dans leur ouvrage : L’écorce et le noyau. Pour les psychologues d’orientation plus expérimentale ou comportementale, ces hypothèses ne sont que des interprétations qui n’ont pas été vérifiées par un plan d’expérimentations ou des études plus ou moins contrôlées.
* Difficultés d’identification à l’image correspondant à son propre genre (féminin ou masculin).
* Difficultés à mettre des mots sur des sensations apparues lors de scènes et de situations de séduction dans la petite enfance.
* Difficultés à passer le complexe d’Œdipe à cause d’une inversion des rôles dans la parenté (la mère tient la place du père et réciproquement).[réf. souhaitée]
* Difficultés dans la transmission entre parents ou adultes et enfant ; les mots ne sont pas là et sont donc attendus avant de passer à autre chose, comme dans le cas de traumatismes insignifiants a priori ou importants.
* Difficultés liées à des deuils pathologiques ou des cryptes (des deuils insus) ou des secrets de famille.
La procrastination ne peut pas uniquement se comprendre par sa description mécanique et morphologique ; elle a des raisons d’être économiques c’est-à-dire qui participent aux défenses contre de l’angoisse diffuse en rapport avec un manque de parole (un manque de symbolisation) et une culpabilité face à une faute perçue comme diffuse alors qu’elle concerne la difficulté d’admettre la place du père comme lieu de parole structurante. Il y a probablement une confusion entre ses interdictions et ses commandements.
Au lieu d’une relation d’autorité s’instaure une relation de combat où l’enjeu inconscient est la mort de l’Autre.
L’allusion à Hamlet faite par Lacan éclaire cette position ambiguë et nouée au plus profond du Sujet. La question de la place au sein d’une relation intersubjective est posée. Les questions de l’influence, de l’emprise et de la séduction ainsi que de la domination suivent la première.

Procrastination2

 |  Par Adèle Bréau


VIE DE BUREAU – « Je le ferai plus tard… demain… un jour… pas eu le temps… trop compliqué… » Ces phrases vous disent quelque chose? C’est que vous êtes, ou que avez dans votre entourage un procrastineur, c’est-à-dire un individu qui repousse inlassablement à plus tard tout ce qu’il entreprend. Procrastiner serait-il une fatalité? Non! La preuve en 15 solutions concrètes pour se libérer d’un mal qui pourrit votre vie ou celle des autres.
Vous vous réveillez le matin plein d’entrain, prêt à bouffer le monde et, enfin, à abattre la liste de choses à faire scotchée à votre frigo, sans jamais y parvenir? Il y a de fortes chances pour que vous procrastiniez, du latin « pro » (« en avant ») « crastinus » (« du lendemain »). « Voilà c’est ça, je suis atteint de procrastination », vous dites-vous maintenant certainement, soulagé de pouvoir mettre un mot sur ce mal qui vous ronge, et que vous préférez considérer comme incurable. C’est pourtant là que vous vous trompez. Car, ainsi que l’explique le coach Michaël Ferrari dans son livre Stop à la procrastination, c’est malin*, la procrastination ne fait pas partie de vous comme un pan inaltérable de votre personnalité. Cela n’est qu’un symptôme de votre mauvaise gestion du temps dont il va vous falloir trouver la cause.
Pourquoi est-ce que vous procrastinez?
Parmi elles, on trouve dans le désordre et de manière non hiérarchisée:
  • La minimisation de l’importance et de l’urgence de vos projets (en gros, si une voiture vous fonçait dessus, vous ne vous poseriez pas 100 fois la question avant de bouger vos fesses),
  • La peur du changement (faire un bilan de santé, prendre ce fameux rendez-vous avec votre boss, passer votre permis, faire un régime… autant d’événements qui bouleverseraient vos petites habitudes, ce qui ne vous enchante guère),
  • Le perfectionnisme (vous êtes du genre à vous dire que refaire du sport sans en faire deux heures par jour ne sert à rien, et donc ne faites rien),
  • Le désir de préserver votre estime personnelle (car oui, remettre au lendemain, c’est éviter le risque d’échouer… mais aussi de réussir, mais ça vous ne vous le dites pas).
L’objectif, pour vous guérir de cette addiction à la procrastination, va être de déterminer ces causes, ainsi que les situations qui invariablement vous font remettre à plus tard, afin de vous défaire progressivement de cette mauvaise habitude, comme un fumeur de sa clope post-café.
Préparez le terrain pour votre processus de guérison
Pour ce faire, il vous faudra également focaliser sur les bénéfices, puisque bien souvent votre procrastination vous aura fait perdre de l’argent (abonnements en tous genre jamais résiliés) ou même un peu de votre santé à cause du stress généré par ces nuits d’angoisse passées à lister tout ce que vous n’avez pas fait.
Last but not least, vous devez, comme si vous entrepreniez un régime, être réellement prêt à changer. Votre salut passera par des étapes difficiles, et vous devrez souvent forcer votre nature pour remettre sur de bons rails votre faculté à gérer ces tâches quotidiennes que vous n’arrivez plus à caser dans un planning digne de ce nom. Un désir tiède vous mènerait tout droit à l’échec. Notez dès lors votre désir de réussite sur une échelle de 1 à 10, acceptez de faire des efforts et suivez ces conseils.
Et n’oubliez pas que pour décoller, une fusée consomme plus de la moitié de son carburant simplement pour s’extraire de la gravité terrestre…
15 solutions concrètes pour vous en sortir
  1. Focalisez vos efforts sur des objectifs simples et immédiats. Décomposez vos objectifs en étapes et concentrez-vous uniquement sur le prochain objectif, un à la fois (courir, c’est 1/ enfiler votre tenue de sport 2/ mettre vos chaussures 3/ courir pendant les 30 premières secondes…).
  2. Listez ce que vous devez faire en un jour, puis en une semaine, et faites un point entre ce que vous avez réalisé et votre liste de départ. Si l’écart est trop grand, c’est que vous ne savez pas jauger ce qui est réaliste pour vous. Or, plus l’écart est grand, plus vous risquez de vous enfermer à nouveau dans la procrastination.
  3. Bloquez systématiquement 1 heure par semaine pour travailler sur le projet qui vous tient à cœur, sans sortir votre sempiternel joker « je n’ai pas le temps » (excuse irrecevable à partir de maintenant. Vous avez bien le temps de traîner sur les réseaux sociaux ou les sites d’infos n’est-ce pas ?).
  4. Ne vous engagez pas hâtivement auprès d’autrui, mais prenez le temps de réfléchir à la réalisation potentielle ou non du projet proposé (même s’il s’agit de remplacer l’ampoule de la salle de bains avant la fin de la journée).
  5. Comptabilisez le temps que vous passez sur chaque tâche. C’est fastidieux certes, mais avec l’habitude, tout sera bientôt enregistré directement dans votre tête comme par enchantement.
  6. Listez chaque fois que vous sentez que vous allez craquer les avantages/inconvénients à reporter ou bien à passer à l’action.
  7. Coupez le Wifi.

Décrocheurs

 Les décrocheurs : leurs difficultés scolaires
Les décrocheurs se distinguent des autres élèves par leurs difficultés scolaires, et ce dès le début du secondaire. Par exemple, l’Insee constate que 53% des élèves décrocheurs avaient un niveau scolaire faible en lecture à leur entrée en 6e, en 1995, contre 22% des élèves non décrocheurs.
Un élève en difficulté dès la 6e, qui redouble au moins une année au collège : c’est le profil le plus courant des décrocheurs. Près de la moitié (46%) en font partie, selon l’Insee.

Ils ont des origines sociales plutôt modestes

Les décrocheurs se distinguent aussi par leur origine sociale. La proportion d’enfants de cadres est bien plus faible parmi les décrocheurs que parmi les non-décrocheurs (5% contre 18%). La proportion d’enfants d’ouvriers y est, à l’inverse, plus élevée (48% contre 31%). Leurs mères sont aussi moins diplômées, note l’Insee.
Ce sont par ailleurs  souvent des enfants de familles nombreuses et un peu plus souvent des garçons. « En lien avec leurs origines sociales modestes, les décrocheurs vivent dans des familles moins aisées financièrement », souligne l’Insee.

Parfois, ce sont de bons élèves qui ont connu des événements personnels difficiles

Un tiers des décrocheurs ont le plus souvent décroché dans un cursus préparant au baccalauréat. C’est dans ce groupe que l’on trouve le plus de diplômés : 43% ont en effet un CAP ou un BEP. Une partie d’entre eux avaient un bon niveau scolaire en 6e, et sont allés directement au lycée après leur classe de 3e. « De ce point de vue, ils ne se différencient pas vraiment des jeunes non décrocheurs », relève l’Insee.
Une part non négligeable de ces jeunes décrocheurs a vécu des événements personnels difficiles. Selon l’Insee, un cinquième a eu des problèmes de santé ayant perturbé sa scolarité, un quart a connu le divorce ou la séparation de ses parents et un quart un décès, une maladie ou un accident grave survenu à ses parents.
Par ailleurs, l’Insee précise qu’un cinquième des décrocheurs sont passés par des enseignements spécialisés au collège, notamment par une Section d’enseignement général professionnel adapté (Segpa).

Qui est-on?

De l’importance pour l’enfant de savoir qui il est
Quel que soit l’âge auquel l’enfant est repéré, il est alors nécessaire de lui faire passer un bilan auprès d’un psychologue habilité. Il permet à l’enfant et à ses parents de mieux comprendre les difficultés qu’ils peuvent rencontrer et d’envisager, si nécessaire, une aide efficace et adaptée. En aucun cas, ce bilan n’a pour but d’étiqueter l’enfant et de l’enfermer dans un profil. Outre les problèmes, il met aussi en lumière les ressources et les compétences de l’enfant. C’est sur elles qu’il pourra s’appuyer pour avancer, mais aussi, dans certains cas, pour retrouver l’estime de soi, parfois anéantie par des années d’échec scolaire.
Le bilan psychologique peut être réalisé en seulement quelques heures. Il se compose de tests d’intelligence (avec évaluation du QI) et de tests cognitifs (bilan de personnalité). Une fois le diagnostic posé et suivant les difficultés rencontrées, le psychologue pourra proposer des pistes de travail : rebooster l’image de soi, travailler sur les implicites de l’école, trouver une solution aux troubles connexes (dyslexie, hyperactivité…). Il pourra aussi proposer un suivi psychologique et, si besoin, rediriger la famille vers un psychiatre ou un neurologue.
Avec le soutien et l’aide nécessaires, de nombreux enfants apprennent à vivre avec leur difficulté et à en faire une richesse. Ceux qui s’en sortent le mieux témoignent généralement d’avoir pu s’appuyer sur trois éléments essentiels : un milieu affectif stable (un entourage familial concerné), des rencontres qui ont fait la différence (sur le plan médical mais pas seulement) et le sentiment d’avoir été compris et pris en considération (d’où l’importance d’un dépistage précoce).

Jeux vidéo

 Jeux vidéo : conseils de psy

Les uns crient au désastre, les autres dédramatisent. Vos enfants, eux, adorent ! Mais pas question d’acheter n’importe quoi. Repérage dans la jungle des Lara, Zelda, Mario and co.
Cette fois, impossible d’y échapper. Pour Noël, il faudra bien se résoudre à laisser passer par la cheminée l’objet de toutes ses convoitises : le jeu vidéo ! PC, Mac, Nintendo, Sega, PlayStation, Game Boy… Difficile de s’y retrouver lorsqu’on n’a pas été bercé par le langage ésotérique des technologies numériques. Et puis, quid de toutes ces rumeurs de danger autour de la violence des jeux truffés de monstres sanguinaires, de massacres de piétons innocents ou de guerres sans merci ?

Choisir son psy

Le premier entretien est une évaluation. Le psy tente de comprendre les grandes lignes de votre problème pour poser des indications thérapeutiques : psychanalyse, thérapie comportementale, familiale… De votre côté, vous devez aussi lui poser des questions. Vérifiez ses compétences : sa formation, à quelle école il appartient, etc. Faites-vous exposer les modalités de la cure : tarif, fréquence, cadre (face à face, divan, exercices). Il doit pouvoir expliquer sa démarche honnêtement. Gardez votre sens critique en éveil, mais méfiez-vous de vos projections : les reproches que vous lui adressez sont peut-être les signes d’une résistance à vous engager dans une thérapie. Et si vous ne le “sentez” pas lors de ce premier entretien, n’hésitez pas à en consulter un autre.
Méfiez-vous des psys qui vous entraînent dans une relation de dépendance : le but d’une thérapie est de vous conduire à plus d’autonomie dans la gestion de votre souffrance. Pour savoir si votre psy vous convient, fiez-vous à ce que vous ressentez. La sympathie que vous éprouvez pour lui est un critère important, mais pas suffisant. On peut avoir de la sympathie pour des charlatans. Vous devez avoir le sentiment que votre psy vous écoute vraiment et que vous progressez. Attention à ceux qui vous font croire aux miracles. Les psys ne peuvent garantir ni le résultat de la cure ni sa durée, qui dépendent en grande partie de votre engagement, de votre motivation et de votre difficulté, sauf pour les thérapies centrées sur un symptôme spécifique – phobie, obsession. Fuyez les psys qui sortent de leur cadre professionnel – par une invitation à dîner par exemple – ou qui enfreignent le code de déontologie : secret professionnel, respect de votre anonymat, de votre intégrité physique et sexuelle…

Cerveau, chimie et psychologie

«Reprenons le pouvoir sur notre cerveau afin d’optimiser notre santé et celle de nos proches», c’est l’invitation de Frédérique Virol , psychologue tarnaise, titulaire d’un DUI de neuropsychologie qui signe aujourd’hui un livre intitulé «Cerveau, chimie et psychologie» (aux éditions Grancher.)
«Anxiété, troubles du sommeil, de la mémoire, fatigue, stress, burn out, mal être»… sont les maux qui appartiennent à son quotidien au cœur de ses consultations où, elle privilégie les mots et thérapies pour réponses en s’appuyant sur des recommandations de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament destinées aux médecins qui préconise de : «Ne prescrire un somnifère, un anxiolytique qu’après échec des méthodes non médicamenteuses ou psychologiques, cognitivo-comportementales». Frédérique «appelle à la vigilance contre les effets indésirables des médicaments», encourage «à opter pour des alternatives à ces derniers ou à remobiliser (entre autres) notre dopamine naturelle». Frédérique aborde le fonctionnement du cerveau de manière simple, afin de comprendre comment «la chimie se mobilise», selon les aléas de la vie. Elle évoque encore l’importance de l’alimentation, rappelant au passage la phrase d’Hippocrate : «Que ta nourriture soit ton seul médicament», sans glisser dans des comportements obsessionnels dont on constate aussi des conséquences négatives. Elle prône avant tout, «la connaissance de soi même», en associant le fruit de ses expériences et en adjoignant de nombreuses références de quelques spécialistes en la matière.
En bref une synthèse qui devrait parler à chacun d’entre nous et qui offre des voies vers le mieux être avec une multitude d’informations et de conseils sur lesquels se pencher avant de céder à la facilité d’avaler des gélules !
Frédérique Virol œuvre auprès de tous publics, à Montredon-Labessonnié ou à domicile dans toute la région. Elle a crée l’association «Coup de Pouce» et anime de nombreuses conférences articulées autour du cerveau et de thématiques dérivées.
Son livre, sorti le 8 avril dernier est disponible en librairie : Coulier ou Diffusion 2000 à Castres ou sur Internet :FNAC, Amazone…

burn out, bore out

 Pire que le burn out, il y a le bore out , l’ennui au travail : Audrey Chabal, journaliste

Les conséquences sont les mêmes, la souffrance jusqu’à la dépression grave. Mais pour les victimes, il est difficile de cerner le problème, voire d’en parler : la honte les pousse au silence, jusqu’à l’explosion.


Tableau de Degas : « Repasseuses » (Musée d’Orsay/Wikimedia Commons)
Se lever, rejoindre le coin cuisine, mettre l’eau à bouillir, laver sa tasse, choisir méticuleusement son sachet de thé, l’ouvrir, l’insérer dans la tasse, verser l’eau frémissante. Regarder l’infusion opérer. Puis revenir à son bureau. Total, 12 minutes et 45 secondes. Presque treize minutes à faire quelque chose ! Et puis ? Et puis, rien. Jusqu’à 18 heures pétantes. L’heure précise de la délivrance.
Une journée de boulot classique pour Clémence (à la demande des personnes ayant accepté de témoigner, leurs prénoms ont été changés). Elle est infographiste dans une imprimerie familiale depuis près de six ans. En CDI. Et elle s’ennuie. Depuis l’été 2013, la jeune femme a vu les carnets de commandes se vider et ses journées se transformer en un insupportable goutte à goutte.
« Je travaille une ou deux heures par jour. Trois heures si j’ai de la chance, mais je suis à l’imprimerie durant huit longues heures. J’en arrive à espérer la fermeture de la boîte afin d’obtenir un licenciement économique et arrêter de perdre mon temps. »
Clémence a envisagé la démission, mais n’ayant aucune piste, elle ne peut se le permettre. Alors elle attend. L’ennui au travail est un sujet tabou en ces temps d’explosion des chiffres du chômage qui touchait 10,4% de la population active fin 2014. Et certains seraient employés et payés à ne rien faire ? Gabegie ! Et pourtant…

Le silence, jusqu’à l’explosion

Quand il est subi, structurel, voire lorsqu’il s’assimile à une mise au placard, l’ennui se mue en souffrance et peut provoquer des pathologies mentales et physiques, comme l’indique « Bored to death », un article publié dans l’International Journal of Epidemiology d’Oxford en 2010. Ses auteurs montrent que les sujets s’ennuyant au travail ont presque trois fois plus de chance que les autres de contracter des maladies cardiovasculaires. Pour Clémence, il s’agit d’abord d’une « fatigue psychologique, une fatigue de n’avoir rien fait ».
En 2007, Peter Werder et Philippe Rothlin posent un mot sur le problème : « bore out ». Le syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui vient alors en miroir du burn out, l’épuisement par trop de travail.
Les conséquences sont identiques : la « souffrance jusqu’à l’état dépressif grave », comme l’indique Emmanuelle Rogier, psychologue du travail et membre du réseau national Souffrance & travail :
« J’ai déjà eu trois cas cette année. Après le rachat de son entreprise, une comptable a été dépossédée de sa fonction. C’est une femme consciencieuse, très engagée dans son travail, qui se sent attaquée. Elle ne vit pas cela comme de l’ennui, mais comme une mutilation. Elle partait au bureau la boule au ventre, elle a commencé à perdre du poids, des cheveux… Elle ne dormait plus et a été arrêtée. »
Pour ces patients, il est très difficile de cerner le problème, de se faire aider, voire même d’en parler à un entourage qui « rêverait d’être payé à ne rien faire ». La honte et la culpabilité poussent ces salariés au silence, jusqu’à l’explosion. Emmanuelle Rogier explique :
« La différence entre le burn out et le bore out, c’est la honte. Avoir beaucoup de travail est dans le vent ! Nous sommes dans une société qui valorise la suractivité. Celui qui au contraire n’est pas actif est honteux, il a la sensation de voler son salaire. Il devient même coupable. »

« Pas assez de travail pour tout le monde »

Fainéant ou trop zélé, râleur ou inadapté, le salarié souffrant d’ennui est souvent soupçonné de ne pas vouloir entrer dans le moule. C’est le cas de Zoé Shepard, auteure sous pseudonyme du pamphlet « Absolument dé-bor-dée » qui racontait en 2010 la vie des fonctionnaires contraints de faire « les 35 heures en un mois ».
Cette attachée territoriale est aujourd’hui au placard, à cheval sur deux postes, dans deux services de l’administration. Son tort ? Avoir enfreint le devoir de réserve en critiquant le fonctionnement de l’institution et de ses collègues. Devenir fonctionnaire était pourtant un choix, une volonté « d’être utile » :
« J’ai eu l’attitude de la studieuse conne qui croit que si elle bosse dur, elle aura un bon concours, donc un bon travail où elle fera des trucs intéressants. J’ai passé des concours balaises, j’ai trimé comme un âne et quand je suis arrivée à la Région, je me suis dit : tout ça pour ça ! »
A son entrée en fonction en 2007, ses collègues lui disent qu’elle « travaille trop vite ». Après la remise en question, la jeune femme réalise rapidement qu’il n’y a en réalité pas assez de travail pour tout le monde, mais que « les collectivités continuent à embaucher plus que nécessaire… avec les impôts des citoyens ».

Situations ubuesques

Le profil des personnes souffrant de bayer aux corneilles est souvent le même : des femmes appartenant au secteur tertiaire, consciencieuses, impliquées, diplômées du supérieur et sous employées. Un autre élément apparaît récurrent dans les causes du bore out : l’organisation du travail, comme l’explique Zoé Shepard :
« Le temps administratif est très long. Pour la mise en place d’un appel à projets par exemple, il faut passer par tous les niveaux de l’administration. Or tout le monde est chef ! »
Des inepties administratives, Hélène en a connu aussi. Et souffert. Assistante sociale dans une unité psychiatrique pour adultes, elle s’est retrouvée confrontée à des situations ubuesques :
« Nous avions un classeur de premiers rendez-vous. Personne ne vérifiait si le patient avait déjà vu une assistante sociale de l’équipe. Certains patients se retrouvaient ainsi avec plusieurs premiers rendez-vous. »
La première réaction d’Hélène, nouvelle venue dans le service, est de supprimer les rendez-vous doublons. Problème, la jeune femme se retrouve avec une charge de travail réduite à néant.
« Au début, on cherche à s’occuper, on prend plus de temps sur chaque dossier, on se remet en question. Puis je me suis rendu compte que ça fonctionnait ainsi parce que des salariés tiraient des avantages de cette situation. »
Que faire dans ce genre de cas ? L’une de ses collègues rentrait chez elle dormir. Hélène avoue s’être énormément ennuyée, avoir beaucoup lu, cogité et même regardé Roland-Garros des après-midi entières. Et puis elle est allée au clash. Critiquer le système pour pouvoir faire correctement son travail. En vain. L’assistante sociale est restée quinze mois dans cette structure. Fonctionnaire, elle a eu la chance de pouvoir se mettre trois mois en disponibilité avant de se lancer dans une nouvelle aventure professionnelle.
« J’étais épuisée physiquement et moralement. J’avais besoin, pour trouver sereinement autre chose, de faire un break. Prendre du temps pour moi et repartir du bon pied. »

Burn out accepté, bore out méprisé

Le 6 décembre dernier dans Le Journal du dimanche, une trentaine de députés de la majorité s’est prononcée en faveur de l’intégration du burn out au tableau des maladies professionnelles. Marie-Françoise Bechtel, députée Mouvement républicain et citoyen (MRC) de l’Aisne et à l’initiative de la démarche, insiste :
« L’épuisement nerveux commence par un surinvestissement ; c’est donc un traumatisme lié au travail. Lorsque la responsabilité de l’employeur est établie, pourquoi ne pas lui faire payer la maladie et ses conséquences ? »
Les députés espèrent en effet ajouter un amendement à la loi Touraine et intégrer le burn out à la branche « accidents du travail et maladies professionnelles » de l’assurance maladie financée à 97% par des cotisations patronales. Ils étayent leur revendication d’un chiffre choc : selon une étude du cabinet Technologia, plus de 3 millions de personnes en France seraient « en risque élevé de burn out », soit 12,6% de la population.
Et le bore out dans tout ça ? Marie-Françoise Bechtel avoue ne pas s’être penchée sur la question, que la délimitation serait bien trop complexe. Dans « Le bore-out-syndrom », un article publié en 2011 dans La Revue internationale de psychologie et de gestion des comportements organisationnels, Christian Bourion et Stéphane Trebucq assurent que « cette maladie honteuse d’un Occident où il n’y a plus assez de travail » toucherait jusqu’à 30% des salariés. Ils ajoutent :
« [Notre système] récompense la servilité plus que l’efficacité. »
S’il est toutefois difficile à cerner et à quantifier, l’ennui au travail est loin d’être un phénomène marginal. En 2005, une étude américaine d’AOL et Salary.com constatait qu’un employé « gaspille » en moyenne deux heures par jour à traîner ou effectuer des tâches personnelles. En 2009, une étude belge de Stepstone réalisée sur près de 12 000 salariés considérait qu’entre 21% et 39% d’entre eux n’avaient pas suffisamment de travail pour remplir leurs journées.
Christian Bourion analyse le phénomène et égrène ces chiffres dans son article. Mais il botte lui aussi en touche quant à sa reconnaissance.

Recours pour les travailleurs

Avant la reconnaissance comme maladie professionnelle, quels sont les recours pour les travailleurs ? Clémence, l’infographiste, a tenté de parler à son patron. A sa demande de rupture conventionnelle, elle s’est vue rétorquer un refus catégorique. « Le travail va revenir », selon son responsable. Mais Clémence perd la main. Elle a donc demandé conseil à l’inspection du travail ; voici ses options :
  • adresser à l’employeur un courrier recommandé dans lequel elle lui fait comprendre que la situation ne peut se prolonger et que cela porte atteinte à sa santé.
  • Prendre rendez-vous avec le médecin du travail.
  • 
Porter plainte auprès du tribunal du conseil des prud’hommes et demander la résolution judiciaire de son contrat de travail, aux torts de l’employeur.
  • Faire constater la situation par l’inspecteur du travail.
Dans la fiction, l’ennui au travail est toujours représenté sous des traits comiques : le manager dans « The Office » qui passe son temps à essayer d’amuser la galerie ; Chandler Bing dans « Friends » dont personne ne sait quel est le job et qu’il finit par quitter. Même « Le Désert des Tartares », classique de la littérature italienne qui aborde l’attente et l’ennui avec finesse et profondeur, est un concentré d’absurdité. Comme si, pour représenter l’ennui il n’y avait que l’humour et le non-sens. Et pourtant, Dino Buzzati aurait eu l’idée de ce roman… en tournant en rond au boulot.

Enfant

Bilans et accompagnements psychologiques.
La consultation concerne des enfants  et je me mets également à disposition des familles afin de les guider au mieux dans l’accompagnement de leur enfant.
Chez un enfant qui présente des difficultés d’apprentissage, le bilan permet d’appréhender de façon très précise ses modalités de raisonnement et ses potentialités ; ainsi, le psychologue peut orienter l’enfant vers des démarches d’aide et de soutien adaptées qui considèrent ses points faibles mais aussi ses points forts.
Le bilan permet également d’obtenir un QI (quotient intellectuel) qui est parfois nécessaire pour entamer certaines rééducations.

Psychologue Vannes

Corinne DEMACON, Psychologue à Vannes, à Colpo, Secteur Vannes Nord, je vous reçois pour vous accompagner dans vos problématiques ou pour accompagner vos enfants, adolescents et séniors.
Adresse : Le Patio Verde N° 203; 20 Avenue Edgar Degas, 56000 Vannes
Sur RDV
Vous pouvez me laisser un message par mail , cdemacon@wanadoo.fr
Par Tel ; 06 63 91 80 47
Je propose un soutien et un bilan  pour informer des différentes possibilités de prise en charge et d’accompagnement en fonction des difficultés de chacun si besoin.

vendredi 1 mai 2015

L'enfant ingrat

En psychogénéalogie, « l’enfant ingrat » a sa fonction dans le clan familial et elle est importante mais bien souvent, personne ne s’en aperçoit !

Combien de gens entendons-nous parler de leur enfant en ces termes peu élogieux : « Il est à l’âge ingrat », et surtout « avec tout ce qu’on a fait pour lui/elle, quelle ingratitude » ? …


Ingrat : « in » est un préfixe privatif et « grat » vient de grâce, qui rend grâce, qui remercie.

Un enfant ingrat serait un enfant qui ne dit pas « gracias », qui ne remercie pas, qui ne serait pas reconnaissant. Mais surtout, un enfant ingrat serait un enfant sur lequel il n’y aurait pas de retour sur investissement.
Dernièrement, (vrai de vrai !!!) un de mes voisin m’a dit : « Avec tout ce qu’on dépense pour un enfant, on pourrait s’acheter une maison ! » Wahoo ! Quelle andouille je fais, j’ai perdu trois baraques !!!

Dans ces familles, le positionnement est clair : ce n’est pas de l’amour gratuit, c’est un échange.
On n’élève pas, on ne nourrit pas sans attendre un retour bien spécifique.

Vous remarquerez que tout ce qui est en rapport avec le mot « ingrat » nous renvoie à nos attentes insatisfaites, à notre impuissance. Une balance ou l’investissement serait trop important par rapport au résultat.
Lorsqu’on emploie le mot « ingrat », on est de suite dans l’insatisfaction, la déception, c’est le mot qui dit la révolte de nos attentes inassouvies avec peut-être une pointe de colère. Il y a une sorte de vengeance face à une incapacité : un sol ingrat est un sol aride, désertique, où rien ne pousse, on sait qu’on ne peut pas lutter contre la décision de mère nature… Qualifier le sol d’« ingrat » est la vengeance finale ! Après ce mot, il n’y a plus rien à dire ! Il n’y a plus grand chose à faire non plus ! Le changement ne dépend de nous que de très loin !

Le rôle de l’enfant ingrat au sein de la famille

Tout enfant s’adapte au rôle qu’on lui demande de jouer pour être reconnu et aimé au sein de la famille.

Dans ce jeu, l’enfant qualifié d’ingrat à un rôle de miroir. Il est le catalyseur de toutes les frustrations et impuissances de la famille.

Pour lui, la partie est perdue d’avance. Cet enfant ne peut pas répondre à toutes les attentes inconscientes du clan familial... d'ailleurs, il n'est pas là pour ça. Il est là pour regrouper tout ce que chacun n’a pas pu réaliser.
C'est une batterie de cuisine qui est déposée sur ses épaules. La charge est trop lourde, les attentes ne correspondent pas aux envies de l’enfant et surtout, elles ne le concernent pas.
Sa rébellion et sa révolte sont perçues comme de l’ingratitude par la famille, cet (ou ces) enfant(s) est un exutoire pour le clan.
Le système familial est sclérosé, sans épanouissement personnel. C’est la patate chaude que chacun donne à l’autre jusqu’à ce qu’elle tombe sur l’enfant « ingrat » qui ramasse toutes les patates.

Nous agissons en général comme on nous l’a appris, avec parfois quelques changements timides. Même si cela ne nous convient pas, ce statisme conserve le modèle familial, il n’y a pas vraiment d’évolution sauf en cas de prise de conscience. Tant qu’il y aura un enfant dit « ingrat » dans une famille, il y aura des membres de cette communauté qui ne seront pas dans l’amour désintéressé.
Nous sommes tous des enfants ingrats ! C'est-à-dire que nous sommes tous impuissants lorsque des défis disproportionnés nous sont lancés.
Nous justifions notre propre ingratitude mais nous avons du mal à justifier celle des autres.
Chaque famille crée son système de fonctionnement dans lequel est inclus cet enfant.

Dans ce système d’attente, l’enfant qui n’est pas qualifié d’ingrat est simplement celui qui n'est pas dévolu à ce poste ! Mais dans tous les cas, soit il répond exactement à l’attente du clan et n’est donc pas lui-même, soit il a trouvé un compromis entre les attentes de la famille et ses propres besoins.

L’enfant ingrat peut sauver la famille s’il y a une prise de conscience de chacun.
Si chacun se regarde dans le miroir représenté par cet enfant, alors les choses peuvent bouger… et amener la réconciliation… ou se scléroser s’il y a un durcissement dans les pensées ou les attitudes.
Mais souvent la partie est perdue d’avance… le clan veut un ingrat ! C’est plus simple que la remise en question.
Finalement, qui est ingrat ? L’enfant ou le clan ?.... Qui doit remercier ? L'enfant ou la famille ?