lundi 19 novembre 2018

Dans quels cas, devez-vous passer des tests psychotechniques permis ?

Test psychotechnique en cas de permis invalidé

  • Votre permis est invalidé lorsque vous perdez la totalité de vos points.
Dans ce cas, une décision d’invalidation de votre permis vous est notifiée par le Ministre de l’Intérieur, décision qui s’appelle communément « courrier 48SI ».
  • Les conséquences d’un permis invalidé sont les suivantes : vous n’avez plus le droit de conduire et vous ne pourrez repasser votre permis qu’à l’expiration d’une période de 6 mois à compter du dépôt de votre permis à la préfecture de votre lieu de résidence.
Pour repasser votre permis, l’article L 223-5 du Code de la route prévoit que vous devrez vous soumettre à des tests psychotechniques, en complément d'une visite médicale.

Test psychotechnique en cas de permis annulé

  • L’annulation de permis est une sanction prononcée par un juge à la suite d’une infraction au Code de la route (exemple : gros excès de vitesse, alcool, stupéfiants au volant ,etc.).
  • Votre permis est, en règle générale, annulé avec une interdiction de le repasser pour une durée pouvant aller jusqu’à 3 ans maximum.
Conformément à l’article L 224-14 du Code de la route, vous pourrez repasser votre permis de conduire en vous soumettant préalablement à des tests psychotechniques.

Test psychotechnique en cas de permis suspendu

  • La suspension de permis de conduire est administrative lorsque cette mesure est prise par le préfet, et judiciaire lorsqu’elle prononcée par un juge.
  • A l’issue de cette suspension, vous n’avez pas à repasser votre permis de conduire, à la différence du permis invalidé ou annulé, mais vous devez vous soumettre à des tests psychotechniques (article L 224-14 du Code de la route).

lundi 12 novembre 2018

Le syndrome de l'imposteur

Les personnes qui souffrent du syndrome ou complexe d’imposture (1) doutent de leurs compétences. Cette forme courante de dévalorisation se retrouve fréquemment chez les enfants et les adolescents. La chronique de la coach scolaire et parentale, Nathalie Vancrayenest.

Le syndrome ou complexe d’imposture est lié à la peur de réussir. Les personnes qui en souffrent doutent de leurs compétences, ils attribuent leurs réussites à des causes extérieures. Elles vivent dans la peur d’être démasquées. Celui-ci s’accompagne de stress, d’anxiété, d’un sentiment de gêne et de honte. Les jeunes (comme les adultes) touchés par ce complexe vivent de véritables angoisses, des stress importants à l’idée de ne pas être suffisamment brillants, de ne pas être à la hauteur.
Comme chez les adultes, les enfants et les adolescents ne parviennent pas à demander de l’aide, car pour eux le risque est trop grand que les parents, les enseignants, les copains s’aperçoivent de l’étendue de la « supercherie ».
Leur estime de soi fragile accueille avec difficulté, les compliments et feed-back positifs. Car s’ils surestiment les compétences des autres, simultanément, dans un processus tout à fait irrationnel, ils les estiment incapables d’avoir une vision correcte des capacités de l'autre.
Les enfants, les adolescents pour protéger leurs systèmes de croyances (« Je ne suis pas à la hauteur, je ne suis pas si intelligent, si j’étais intelligent, je n’aurais pas de difficulté… ») adoptent deux types de comportements.
En faire toujours plus. Ces enfants, ces adolescents travaillent toujours plus pour l’école, ils ne sont jamais satisfaits même avec des notes frôlant ou atteignant la perfection « L’évaluation était nulle ! » « Un bébé réussirait cette interrogation ! ».
En faire un peu moins. Le sous-investissement est une formidable stratégie d’échec. Ils peuvent ainsi justifier l’éventuel échec. « Je n’ai pas assez travaillé », c’est plus acceptable pour une faible estime de soi que « je ne suis pas intelligent ». En cas de réussite, la chance pourra toujours être invoquée.
Ces deux stratégies renforcent les comportements qui amplifient à leur tour les croyances et la boucle est bouclée.

Des profils à haut risque


Tous les enfants peuvent à un moment ou un autre ressentir une expérience d’imposture. Mais il existe des enfants plus susceptibles d'en souffrir.
Les enfants et adolescents à haut potentiel qui rencontrent des difficultés d’apprentissage ne comprennent pas « pourquoi ils n’y arrivent pas », « pourquoi ils sont devenus stupides » et l’idée d’être des imposteurs s’imposent à eux comme une évidence. Les enfants combinant un haut potentiel avec un trouble DYS sont particulièrement vulnérables au syndrome d’imposture.
Les enfants et adolescents soumis à la manipulation d’un parent pervers narcissique sont de « bons candidats » au syndrome d’imposture. Comme le parent s’arroge les réussites de l’enfant (« c’est grâce à moi que tu as réussi ton devoir de maths ») et rejette sur l’enfant les échecs éventuels, ces enfants prennent l’habitude d’attribuer leurs réussites à des facteurs extérieurs et leurs difficultés à des facteurs personnels.

Il n'y a pas de remède miracle

Non, il n’existe pas de remède miracle au syndrome d’imposture. Certains parents pensent qu’en complimentant leurs enfants, en permanence, ils finiront par consolider leur estime de soi. Malheureusement, les enfants n’intègrent pas les compliments et peuvent même les trouver suspects.
Comme chez l’adulte, pour atténuer et en finir avec le syndrome de l’imposteur, il est important de consolider l’estime de soi, jour après jour.


Consolider son estime de soi


Pour construire son estime de soi, l’enfant doit se sentir en sécurité physique, émotionnelle et mentale. Ce sentiment de sécurité s’installera en lui au contact d’adultes attentifs et respectueux de ses besoins vitaux : manger, boire, dormir, protéger, cajoler…. Que les adultes qui l’entourent et s’occupent de lui soient émotionnellement stables et que ses émotions soient nommées, acceptées.

L’enfant a aussi besoin de signes de reconnaissance clairs. Il est aussi important que les adultes lui expliquent le monde, lui laissent le découvrir et l’expérimenter. Qu’il rencontre des règles compréhensibles et cohérentes.
Sur cette base de sécurité, il pourra développer son identité. Pour cela ses parents devront abandonner leur vision de l’enfant idéal et accueillir aussi bien ses forces que ses faiblesses et lui en faire prendre conscience. Si l’enfant, l’adolescent est respecté comme une personne à part entière (2) il se sentira aimable et capable. Il pourra à son tour respecter les autres.
Connaître ses racines familiales, favoriser les contacts avec les cousins, grands- parents aide aussi l’enfant à construire son identité. À l’adolescence ce sentiment d’identité sera nourri par l’appartenance à un groupe, une équipe.
Les parents pourront soutenir l’enfant dans son sentiment de compétence en lui faisant confiance, en évitant de le surprotéger. En lui accordant une autonomie en rapport avec son âge. Tous les enfants aiment faire seuls « moi tout seul ! ». Mais, chaque fois que nous faisons pour eux, plus vite qu’eux, nous leur envoyons le message qu’ils ne sont pas capables !
Pour en finir avec le syndrome d’imposture, il est important de ne pas mettre l’enfant en situation d’échec en ayant des attentes irréalistes. De lui offrir des occasions de réussite en dehors de tout contexte scolaire. Pensez à valoriser ses comportements positifs, ses réussites, si minimes soient-elles, mais toujours de façon mesurée.
Un compliment n’a pas de valeur lorsqu’il n’est pas circonstancié pour l’enfant, l’adolescent qui souffre du complexe d’imposture.
L’estime de soi est une assurance que l’on entretient, construit, développe toute sa vie et pour la vie.