Devenir psychiatre pour Boris Cyrulnik est une évidence « dès l’âge
de 11 ans. » Car cet enfant juif rescapé des rafles, avait besoin de
comprendre les événements tragiques qu’il venait de vivre. Pourquoi ses
parents sont morts dans un camp de concentration. Et pourquoi, à l’âge
de 6 ans seulement, il a été arrêté par des hommes armés.
« À
cause de la guerre, du fracas de mon enfance, je croyais que la
psychiatrie allait m’aider à comprendre la folie du nazisme. J’ai donc
été, très jeune, atteint par la rage de comprendre. Pour maîtriser ce
monde et ne pas y mourir, il fallait comprendre. C’était ma seule
liberté. La nécessité de rendre cohérent ce chaos affectif, social et
intellectuel m’a rendu complètement psychiatre dès mon enfance. »
Pour
aider les victimes de traumatismes profonds, Boris Cyrulnik a travaillé
pendant près de 30 ans sur la notion de « résilience » : cette capacité
de l’être humain à reprendre un développement sain après avoir été en
état d’agonie psychique. Théorisée par la psychologue américaine Emmy
Werner, cette notion a ensuite été vulgarisée et développée en France à
travers une vingtaine de livres.
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Célèbre
neuropsychiatre français, Boris Cyrulnik interviendra à la Semaine de
la Mémoire le jeudi 22 septembre de 19h30 à 21h au Théâtre National de
Bordeaux en Aquitaine. Il échangera avec Denis Peschanski, historien
membre du Conseil scientifique de l’Observatoire B2V des Mémoires sur le
thème « Mémoire et traumatisme ».
cf : http://www.semainedelamemoire.fr/actualites/boris-cyrulnik-un-expert-connu-et-reconnu