dimanche 3 janvier 2016

ESTIME DE SOI

L’estime de soi est un concept psychologique qui renvoie au jugement global positif ou négatif qu’une personne a d’elle-même.
L’estime que l’on va avoir de soi dépendra de beaucoup de paramètres. L’environnent, l’éducation, la personnalité, les capacités physiques et intellectuelles, etc… sont autant de variables qui vont influencer le jugement que nous portons sur nous-même. L’estime de soi se construit durant l’enfance et évoluera au cours de la vie avec les expériences de réussite et d’échec.
Une faible estime de soi pourra entraîner un mal-être et des difficultés dans les relations avec les autres personnes. Elle sera également un facteur de risque pour le développement de troubles psychologiques. Les personnes qui ont une faible estime d’elles-mêmes ne se trouvent jamais assez bien,  jamais à la hauteur et en souffrent terriblement.
Au contraire, une estime de soi très haute pourra amener la personne à avoir des comportements et des attitudes souvent mal perçus par les autres qui verront souvent en elle une personne hautaine et un peu trop sûre d’elle. Une estime de soi très haute peut conduire la personne à avoir des conduites à risque se pensant à l’abri de tout.
Enfin, une « bonne » estime de soi correspondrait à une estime de soi satisfaisante, ni trop faible ni trop élevée, ce qui favorise l’épanouissement relationnel et le bien être personnel.
Depuis quelques temps les chercheurs et les médias s’intéressent de près à l’estime de soi et de nombreuses actions de santé s’organisent pour développer une « bonne estime de soi ». Cette démarche permettrait aux enfants et aux personnes de s’épanouir dans de nombreux domaines et leur éviterait de développer des troubles tels que la dépression et certains troubles anxieux .
Ce jugement est à la fois subjectif et objectif. Il est influencé par les expériences, les capacités (physiques, intellectuelles) et le tempérament général optimiste ou pessimiste de la personne.
L’estime de soi est l’ensemble des jugements (être capable, important, digne, etc…) que la personne a d’elle-même dans différents domaines (travail, scolaire, apparence physique, etc…).
L’estime de soi dépendrait non seulement de la perception que les individus ont de leurs réussites et de leurs échecs mais également de leurs objectifs de réussite. Lorsqu’une personne dépasse ou atteint les objectifs qu’elle s’est fixée, par exemple la réussite d’un examen après avoir beaucoup travaillé, son estime d’elle-même serait renforcée.
Au contraire, lorsque les ambitions fixées dépassent les capacités, comme par exemple courir un marathon en étant peu entraîné(e), l’échec sera souvent effectif et pourra conduire la personne à s’estimer négativement, si elle attachait beaucoup d’importance à la réussite.
C’est en connaissant bien ses capacités et en fixant des objectifs réalisables que nous mettons toutes les chances de réussite de notre côté. .
Il est souvent difficile de bien connaître ses capacités réelles. La vision que nous avons d’elles est fortement influencée par le jugement d’autrui et par nos sentiments. Des personnes auront toujours tendance à se surévaluer ou au contraire se sous-estimer.
Les pédagogues et les psychologues scolaires s’intéressent beaucoup à l’estime de soi des enfants. Avec la maison, l’école est le deuxième lieu important où se met en place l’estime de soi des enfants.
L’estime de soi, qu’a l’enfant au départ, dépendra beaucoup de la qualité de la relation qu’il entretient avec ses parents et l’école (institutrice et camarades). Le style éducatif 1 (libéral, permissif ou autoritaire) encouragera ou non l’acceptation de soi et la confiance en soi de l’enfant. Enfin, le discours que les adultes porteront sur les capacités de l’enfant est également important. Permettre à l’enfant de connaître ses forces et ses faiblesses et à les accepter est important pour qu’ils développent une bonne estime d’eux-mêmes.
Avec le temps, l’enfant se confronte à de nouvelles expériences et se détache de l’image de lui que les adultes (parents, enseignants) lui renvoient. Il s’autonomise petit à petit, pense et émet des jugements sur lui-même même. La vision et le jugement des autres sera toujours un facteur d’influence mais dans une proportion moindre.
A l’âge adulte, les bases de l’estime de soi sont déjà en place et les expériences surtout professionnelles et familiales continueront de nourrir l’estime que l’on se porte.
Une personne qui a une mauvaise estime d’elle-même pourra :
  • se faire constamment des reproches intérieurs ;
  • se sentir incapable d’accomplir des choses (projet professionnel…) ;
  • se sentir inférieur(e) aux autres ;
  • se déprécier sans même s’en rendre compte ;
  • avoir des difficultés à régler les problèmes ;
  • s’évaluer d’après ses échecs et les critiques des autres personnes.
Un enfant qui a une faible estime de lui va souvent développer des troubles du comportement, il pourra :
  • avoir du mal à se faire des amis ;
  • être facilement frustré ;
  • se culpabiliser ;
  • se dévaloriser ;
  • être impulsif ;
  • développer une timidité excessive ;
  • faire des crises pour attirer l’attention ;
  • se rendre malade avant des contrôles ou des examens.
Dans les études, on retrouve plusieurs troubles associés à une faible estime de soi. La dépression2 est l’une des principales maladies fortement liée à un trouble de l’estime de soi. Les personnes anxieuses3 présenteraient également une plus faible estime d’elle-même que les personnes ne souffrant pas d’anxiété. De même, les personnes atteintes de troubles du comportement alimentaire tels que la boulimie et l’anorexie, auraient une estime d’elle faible et basée en grande partie sur l’apparence physique. Enfin, lorsqu’on interroge les personnes souffrant d’addictions (alcool, drogue, etc…), on constate qu’elles ont une image très négative d’elles-mêmes.
De nombreuses échelles et questionnaires sont utilisés par les professionnels de santé (psychiatre, psychologue, psychologue scolaire, etc…) afin de sonder l’estime de soi des personnes. Ces outils varient quant à leur conception (modèle théorique utilisé), leur forme (questionnaire, inventaire, etc…).
Quelques principes assez simples à mettre en place peuvent favoriser le développement d’une bonne estime de soi chez l’enfant. Ces lignes de conduite ont pour but d’encourager l’enfant à avoir confiance en lui tout en lui permettant de développer ses talents.
Grâce à des règles éducatives (claires, réalistes, peu nombreuses) qui lui permettent d’évoluer dans un environnement sécurisant, l’enfant sera encouragé à émettre son avis tout en se référant au cadre éducatif défini par ses parents. Il est important de lui apprendre très tôt que si les règles ne sont pas respectées, il y a aura des conséquences :
  • Lui permettre d’émettre son avis et de faire des choix (par exemple : entres 2 activités extrascolaires) afin de lui permettre d’acquérir assurance, confiance et sens des responsabilités.
  • Il est important d’agir de façon à ce que l’enfant ait une vision positive mais tout de même réaliste de lui-même (par exemple : souligner ses forces et évoquer ses difficultés en ménageant sa fierté et en lui donnant les moyens de s’améliorer).
  • L’aider à exprimer ses émotions et sentiments et ne pas hésiter à susciter sa motivation pour les tâches scolaires et de loisirs. Il est important de l’amener à aller au bout de ses projets en respectant son rythme.
  • Enfin, l’encourager à aller à la rencontre des autres enfants et l’aider à trouver sa place dans le groupe de ses pairs en gérant en partie lui-même les conflits.
Les thérapies cognitivo-comportementales sont largement utilisées pour accompagner les personnes qui souffrent d’un trouble de l’estime de soi. A l’aide d’exercices pratiques et de jeux de rôle, le thérapeute va amener la personne à mieux se connaître, à accepter ses forces et ses faiblesses et à s’affirmer en supportant mieux les situations d’échec. Un travail sur les pensées et les émotions négatives que le sujet porte à son égard va être à la base de cette thérapie.

Livres pour enfant

Dominique de Saint Mars, Serge Bloch. Max se trouve nul. Calligram, Ainsi va la vie, 2007
Anne Cortey, Guillaume Reynard. Je ne suis pas un ver de terre, Autrement Jeunesse, 2008
Jérôme Ruillier. Trop petit, Casterman, 1998
Chloé Remiat, Patrice Eon. Marre de mes complexes ! Milan Jeunesse, 2008

Livres pour parents

Duclos, Germain. Que savoir sur l’estime de soi de mon enfant ? Hôpital Sainte-Justine, Questions/réponses pour les parents, 2008.
Duclos, Germain et Duclos, Martin. L’estime de soi un passeport pour la vie. Hôpital Sainte Justine, 2004.
Bacus, Anne. Mon enfant a confiance en lui, Marabout, 2003
Laporte, Danièle et Sévigny, Lise. Comment développer l’estime de soi de nos enfants « Guide pratique à l’intention des parents d’enfants de 6 à 12 ans ». Hôpital Sainte-Justine, 1998

Livres pour adultes

Christophe André, François Lelord. L’estime de soi, S’aimer pour mieux vivre avec les autres, Odile Jacob, 2008